| Mises 
                à rude épreuve par la tempête, les maisons du centre et du sud-ouest 
                du Québec auront connu un hiver difficile... Craquements et fissures 
                ont d'abord fait craindre le pire. Mais le gros des malheurs est 
                finalement venu par des canalisations d'eau qui n'ont pas tenu 
                le coup et des toitures qui se sont mises à couler. Examen critique 
                des façons de construire et de rénover, à la lueur des scintillements 
                du verglas.  1. 
                De façon générale, la structure des bâtiments a tenu le coup. 
                 Bonne nouvelle: 
                99,9 % des maisons ne se sont pas effondrées! Bien des bâtiments 
                ont porté jusqu'à dix ou 15 tonnes de glace... sans broncher. 
                Reste à expliquer quelques cas d'effondrements, beaucoup de portes 
                qui ne ferment plus et des poutres qui ont fléchi. Réponse fort 
                plausible: des rénovations ou modifications bâclées. En ce domaine, 
                il est très facile de sous-évaluer l'importance d'un mur porteur: 
                calculer et reporter les charges tient du chinois pour l'amateur 
                et recourir aux services d'un technologue ou d'un ingénieur en 
                structure n'est pas un réflexe naturel. La morale de l'histoire 
                nous l'apprend une fois de plus: on ne joue pas impunément avec 
                la structure d'une maison.  2. 
                Le design des toitures en pente est devenu trop complexe.  Architectes 
                et designers semblent avoir oublié qu'il pleut, verglace et neige 
                au Québec... Des milliers de cas d'infiltration ont mis en évidence 
                les obstacles à l'écoulement des eaux de fonte que crée la configuration 
                recherchée de nombreuses toitures. Noues, vallées, frontons, puits 
                de lumière, lucarnes et cheminées n'ont rien de vil, mais ils 
                favorisent bien souvent l'accumulation de neige et de glace. Et 
                encore davantage s'ils se trouvent sur des toitures à faible pente. 
                 En fait, 
                ce n'est pas un hasard Si la pente des toitures traditionnelles 
                du Québec est prononcée: neige et glace ne peuvent s y accumuler. 
                Jrop de constructeurs s'inspirent de modèles de maison conçus 
                là où le climat est radicalement différent. Qui plus est, l'exécution 
                rigoureuse d'un plan sans 'intégrer à l'environnement spécifique 
                où sera érigé une maison génère également des problèmes: une montagne, un arbre, 
                un boisé, des vents dominants qui soufflent du mauvais côté sont 
                autant de facteurs qui peuvent exiger de modifier la ventilation 
                d'une toiture afin d'éviter accumulation de neige et de glace.
 En somme, 
                les toitures simples à pente prononcée (au moins 6: 12* -pente 
                idéale: entre 8:10 et 12) font généralement bien leur travail. 
                Les éléments architecturaux doivent de leur côté faire l'objet 
                d'une attention particullère. À éviter absolument: les pentes 
                faibles à la fin d'un toit abrupt et les configurations qui créent 
                des espaces favorisant l'accumulation de la neige.  3. 
                Toitures en pente : bien protéger le débord.  Les barrages 
                de glace formés sur le bord des toits en pente sont la cause de 
                la plupart des infiltrations d'eau. Les bardeaux sont conçus pour 
                favoriser l'écoulement des eaux... mais ne résistent pas à l'eau 
                qui remonte les pentes. Pour prévenir l'infiltration, il faut 
                - bien ! - installer la bande de départ sur le débord du toit. 
                Or de plus en plus de couvreurs négligent de poser cette bande 
                (qui doit aller jusqu'à 30 cm au delà de la face intérieure du 
                mur de la maison) alors que sans elle, la toiture ne bénéficie 
                d'aucune protection en présence d'un barrage de glace. Cela dit, 
                dans les circonstances exceptionnelles que nous venons de traverser, 
                même protégées par des bandes de départ, bien des toitures ont 
                coulé. Imaginez celles qui ne l'étaient pas...
 Le 
                dédoublement des bandes de départ, au moins sur les surfaces exposées 
                au soleil, offre une protection upplémentaire certaine. Les manufacturiers 
                de bardeaux recommandent d'installer une couche de papier noir 
                sur toute la surface du toit. La deuxième proposition est plus radicale, mais l'application 
                de l'une ou l'autre évite bien des ennuis.
 4. 
                Davantage de rejets d'eau, moins de gouttières..  L'usage 
                de rejets d'eau sur le bord des toitures est une ancienne pratique 
                trop souvent ignorée. Pourtant, un rejet d'eau bien installé offre 
                une protection supplémentaire contre les infiltrations d'eau. 
                Quant aux gouttières, bien des professionnels du bâtiment se déclarent 
                volontiers anti-gouttières... En fait, les gouttières peuvent 
                assumer magnifiquement leurs fonctions... mais faire exactement 
                le contraire lorsque remplies de glace. Installées au même niveau 
                que la toiture (et non plus bas) elles contribuent même à former 
                des barrages de glace qui nuisent à l'égouttement des eaux. C'est 
                la gouttière... devenue anti-gouttière. En fait, l'idéal, sur 
                une toiture à faible pente, c'est de ne pas installer
 de gouttière... et de vivre avec une petite trace brune sur son 
                gazon vert!
 5. 
                Les ventilateurs plats s'abstenir.  Le Code 
                du bâtiment dicte de ventiler dans une proportion de 1/300 la 
                surface d'un bâtiment (une surface de 1000 pieds carrés doit disposer 
                de trois bons pieds carrés de ventilation: la moitié à la base 
                de la toiture, l'autre en haut). Or, la mode est aux ventilateurs 
                plats, à peine affleurants, sur les toitures en pente. Joli, mais 
                inadapté aux conditions étéorologiques. Les ventilateurs plats retiennent neige et eau et sont facilement 
                embourbés par la glace. Lorsqu'ils sont bloqués, l'entretoit surchauffe, 
                la neige fond: barrage, infiltration, bref, le drame. Pour bien 
                fonctionner, ces ventilateurs doivent être posés sur des pentes 
                de 8:12*. Les triangles de ventilation dans les pignons d'autrefois 
                faisaient très bien le travail. De plus, il est maintenant possible 
                d'éviter que la neige s'y engouffre. Pourquoi ne pas y revenir?
 6. 
                Les toitures plates membranes, solins et parapets sont trop courts. 
                 De façon 
                générale, les toitures à bassin des maisons se sont bien comportées: 
                elles ont résisté au poids de la glace et peu coulé. Celles qui 
                ont coulé présentaient souvent des anomalies: les drains étaient 
                obstrués, faute d'entretien; leurs membranes n'étaient pas installées 
                jusque sur le rebord des parapets et les solins avalent été posés 
                trop bas.  7. 
                Comme les érables, les puits de lumière peuvent couler a printemps. Les puits 
                de lumière ont beau être au point, leur pose demere problématique. 
                Si bien qu'au printemps, bon nombre d'entre eux coulent. les lanterneaux 
                assis sur de faibles pentes doivent obligatoirement être installés 
                sur une membrane autocollante: c'est la meilleure façon de prévenir 
                les infiltrations. La surélévation du puits et la pose d'un dos 
                d'âne à son sommet réduisent également les risques. Malheureusement, 
                bien des consommateurs refusent de soulever le bardeau sur une 
                grande surface lors de la pose d'un puits de lumière, rendant 
                ainsi impossible l'utilisation d'une membrane autocollante. L'entrepreneur 
                derait alors refuser d'exécuter le travail: drastique, mais magique! 8. 
                Plomberie: vive la loi de la gravité. De retour 
                à la maison, beaucoup de "sinistrés" n'étaient pas au 
                bout de leurs peines : même purgées, les canalisations, des systèmes 
                avaient éclatées. Que s'est-il passé? C'est simple: en raison 
                de la complexité de certains bâtiments, la gravité ne suffit pas 
                toujours à purger les systèmes de plomberie. ainsi, même "vidés", 
                les tuyaux peuvent emprisonner en certains points de l'eau qui, 
                gelée, provoque l'éclatement. Pour éliminer tout risque, il faut 
                souffler (à l'aide d'un réservoir d'air) les eaux résiduelles 
                à l'extérieur des tuyaux. Laisser couler un filet d'eau est une 
                mesure préventive valable, mais seulement sur une courte période. 
                En fait, la pire des fautes - et beaucoup l'ont commise - c'est 
                de fermer l'entrée d'eau... sans ouvrir les robinets de la maison. 
                Gel et éclatement garantis. Un tuyau: éviter, au moment de la 
                conception des systèmes, de créer des configurations qui favorisent 
                l'enprisonnement de poches d'eau aux intersections.  9. 
                Les cheminées réutilisées: attention.  Beaucoup 
                de cheminées non utilisées sont subitement rénovées avec la flamme. 
                Incendies et cas d'effondrement ont été recensés. Les conditions 
                d'humidité extrêmes qui prévalent à l'intérieur à l'intérieur 
                des structures abandonnées entraînent bien souvent la détérioration 
                du mortier, entre les briques. Subitement réanimées, de vieilles 
                cheminées ont subi un choc thermique important - particulièrement 
                en utilisation continue, 24 heures sur 24 - et assez  fort 
                pour provoquer leur écoulement. Qui plus est, toutes les cheminées 
                n'ont pas les mêmes fonctns. Une cheminée utilisée porla combustion 
                du bois n'est pas nécessairement conçue pour la combustion et 
                l'échappement des gaz du mazout (ou du gaz naturel). Et vice versa. 
                Avant de réanimer une cheminée, il importe de consulter un professionnel 
                qui s'assure de la qualité du chemisage et de la conformité de 
                l'installation en fonction de l'usage planifié.
 10. 
                La question: les toitures ont-elles , oui ou non, besoin d'entretien? Non et 
                oui. théoriquement, les bonnes toitures se passent d'entretien. 
                On ne devrait donc pas avoir à y grimper pour déglacer ou déneiger. 
                mais en pratique, beaucoup de facteurs viennent suggérer de leur 
                porter une attention préventive. Les conditions météo - nous l'avons 
                vu - peuvent tout bouleverser. Ensuite, toute les mésaventures 
                sont possibles: une balle dans le drain, une gouttière engorgée, 
                etc... Enfin, l'usure imprévisible des matériaux réduit graduellement 
                la résistance aux intempéries d'une toiture. Conclusion: 
                oui, il faut inspecter et entretenir les toitures. |