Programme
d'aide gouvernementale aux propriétaires de bâtiments résidentiels
endommagés par la pyrite.
Les modalités
sont maintenant connues par Jean-François Savoie, avocat Affaires
juridiques et formation
Le gouvernement
du Québec annonçait à l'occasion du dépôt de son budget, en mars
2000, l'octroi de subventions pour venir en aide aux propriétaires
de bâtiments résidentiels endommagés par la pyrite. Les détails
de ce programme dont la mise en place devrait être complétée sous
peu, ont été dévoilés le 12 juillet dernier. L'administration
en a été confiée à la Société d'habitation du Québec (SHQ), en
collaboration avec les municipalités participantes.
Portée
du programme
Le programme
s'adresse à tout propriétaire d'un bâtiment résidentiel dont au
moins un des logements sert de résidence principale, que ce soit
pour lui ou pour un locataire. Tous les types de résidences sont
admissibles en autant que la valeur uniformisée de l'unité résidentielle,
excluant la valeur du terrain, n'excède pas 200 000 $. Cela inclut
les maisons unifamiliales, jumelées ou en rangée, les copropriétés,
les immeubles locatifs incluant les plex et les bâtiments à vocation
mixte, commerciale et résidentielle. Cependant, seuls les dommages
causés à la partie résidentielle du bâtiment sont visés par le
programme. Il ne couvre donc pas les dommages causés aux garages,
à moins que ceux-ci affectent directement la partie résidentielle.
Seuls les
bâtiments construits avant le 15 avril 1999 et situés dans une
municipalité participant au programme peuvent en bénéficier. Soulignons
qu'un bâtiment doit avoir effectivement subi des dommages (soulèvement
de la dalle de béton ou déformation d'un mur de fondation, par
exemple) pour être admissible au programme. Qu'il y ait présence
de pyrite dans les matériaux de remblai n'est pas un critère suffisant
pour obtenir une aide financière.
Travaux
couverts et subventions
Le programme
couvrira jusqu'à 75 % de la valeur des travaux de réparation.
Ceux-ci vont du remplacement de la dalle de béton altérée et du
remblai contaminé par la pyrite, à la réfection des murs de fondation
ainsi que des éléments du bâtiment endommagés par le soulèvement
de la dalle ou la déformation de la fondation. Les travaux devront
être exécutés par un entrepreneur détenant une licence de la Régie
du bâtiment du Québec, après qu'il ait obtenu un permis de construction
délivré à cette fin par la municipalité.
Dans le
cas d'une maison unifamiliale, l'aide se traduit par une subvention
pouvant atteindre jusqu'à 75 % des premiers 30 000 $ de travaux
admissibles lorsque la valeur de la maison, excluant le terrain,
ne dépasse pas 70 000 $. Par exemple, si une telle propriété nécessitait
des travaux de 20 000 $, elle bénéficierait d'une subvention de
15 000 $ ; si les travaux coûtaient 30 000 $ ou plus, la subvention
serait de 22 500 $. Le taux d'aide diminue progressivement pour
devenir nul lorsque la valeur de la maison excède 200 000 $. Il
sera, par exemple, de 39 % des premiers 30 000 $ de travaux admissibles
pour une maison de 135 000 $.
Dans le
cas des autres types de résidences (copropriétés, immeubles locatifs,
immeubles à vocation mixte), l'aide totale pourra également atteindre
75 % des premiers 30 000 $ de travaux admissibles pour la première
unité résidentielle. Un montant supplémentaire est ajouté pour
chaque unité additionnelle, mais la valeur des travaux admissibles
ne peut dépasser 75 000 $ par bâtiment.
Comment
obtenir l'aide financière ?
Pour obtenir
l'aide financière, il faut d'abord s'assurer auprès de la municipalité
où se trouve l'immeuble qu'elle participe au programme et, le
cas échéant, prendre connaissance des modalités d'application,
du taux de subvention et de la valeur des travaux admissibles.
Un inspecteur municipal ira d'abord constater l'étendue des dégâts,
après quoi le propriétaire devra obtenir un rapport d'analyse
des dommages causés par la pyrite auprès d'un laboratoire accrédité
(une liste de ces laboratoires devrait être disponible aux bureaux
de la municipalité).
Par la
suite, le propriétaire devra obtenir de l'inspecteur son devis
et transmettre à la municipalité deux soumissions conformes à
ce dernier. La municipalité pourra alors émettre un certificat
d'admissibilité indiquant le montant de l'aide accordée et autorisant
l'exécution des travaux. Une fois ceux-ci complétés (ce qui devra
être fait au plus tard six mois après l'émission du certificat),
un inspecteur municipal vérifiera s'ils ont été exécutés conformément
au devis et la SHQ enverra l'aide financière convenue.
Attention,
le programme pourrait ne pas être immédiatement opérationnel
Le gouvernement
du Québec, qui a mis sur pied le programme, participe à son financement
dans une proportion de 50 % et cherche à s'entendre avec le gouvernement
fédéral et les municipalités pour couvrir les 50 % manquants.
Sans ces ententes, le programme risque de ne pas être opérationnel.
Par ailleurs, il ne sera accessible que dans les municipalités
qui auront accepté d'y participer. À défaut d'entente avec le
gouvernement fédéral, le montant des subventions pourrait être
révisé à la baisse.
Devoir
des courtiers et des agents immobiliers
Bien que
la mise en place du programme ne soit pas finalisée, les courtiers
et les agents immobiliers doivent, dans le cadre de leur devoir
général d'information, renseigner les parties à une transaction
immobilière de l'existence de ce programme d'aide aux propriétaires
victimes de la pyrite. Ils doivent aussi les inciter à s'informer
auprès de leur municipalité pour en connaître les détails et les
conditions d'admissibilité avant de commander une expertise ou
d'entreprendre des travaux.
De plus,
vendeur et acheteur doivent être informés que les travaux effectués
avant d'avoir obtenu de la municipalité un certificat d'admissibilité
et, à plus forte raison, ceux qui ont été exécutés avant l'entrée
en vigueur du programme, ne seront pas subventionnés. Si les circonstances
le permettent, les travaux ne devraient donc pas débuter avant
l'entrée en vigueur du programme dans la municipalité où est situé
l'immeuble ni avant la délivrance du certificat d'admissibilité.
Vendeur
et acheteur doivent également être informés que le seul fait d'avoir
obtenu une analyse d'un laboratoire reconnu concluant à la présence
de pyrite et à un risque potentiel de gonflement n'est pas suffisant
pour donner droit à une subvention. Il faut que des dommages aient
effectivement été causés à l'immeuble. Par ailleurs, lorsque le
courtier ou l'agent conseille à un vendeur ou à un acheteur de
faire procéder à une expertise, il doit l'informer que le rapport
à venir pourrait ne pas être utilisé lors d'une éventuelle demande
de subvention et qu'une nouvelle expertise pourrait alors être
requise.
De plus,
l'acheteur devra être informé que toute diminution de prix accordée
par le vendeur pour couvrir des dommages existants ou futurs qui
sont liés à la pyrite sera soustraite du coût des travaux admissibles
au programme. Ainsi, l'acheteur qui aurait obtenu une diminution
du prix de vente de 10 000 $ à la suite d'un rapport d'expertise
faisant état de la présence de pyrite dans les matériaux de remblai
et qui ferait éventuellement face à des travaux de réparation
de 25 000 $ touchera une subvention calculée uniquement sur les
15 000 $ excédant la compensation déjà reçue du vendeur.
Il convient
enfin de signaler que le texte qui précède fait seulement état
des grandes lignes du Programme d'aide gouvernementale aux propriétaires
de bâtiments résidentiels endommagés par la pyrite. D'autres modalités,
conditions ou restrictions peuvent s'appliquer. Par conséquent,
il est préférable de communiquer avec la SHQ au (418) 643-7676
ou au 1 800 463-4315 ou de consulter leur site Internet (www.shq.gouv.qc.ca)
pour obtenir de plus amples informations. On peut également communiquer
avec sa municipalité.
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